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Folie des grandeurs sur pilotis modulaires

FOLIE DES GRANDEURS SUR PILOTIS MODULAIRES
Une vision flexible, durable et innovante en milieu rural : le cas de Saint-Siméon
Dans le cadre de la charrette panfacultaire DESSINE-MOI UN TERRITOIRE // 2042 : entre utopie et dystopie
Par Rafaelle Avellino, Anaëlle Paulet et Jasmine Harhouz, FAAAD, Université Laval, 2021​​​​​​​
Les milieux ruraux de nos régions sont face à une crise de conception et de fonctionnement(1) et certains villages s’éteignent définitivement(2). Saint-Siméon, village de Charlevoix, vit des moments difficiles, sans médecin depuis 2019 et de nombreuses maisons à vendre. Sa population est vieillissante, peu qualifiée, et près de la moitié des actifs navettent plus d’une heure par jour(3).
(1) Ascher, F. (2001). Les nouveaux principes de l'urbanisme. Editions de l'Aube.
« L’individualisation de la vie urbaine provoque aussi une crise dans la conception et le fonctionnement des équipements et services publics. (…) de même, les services publics, traditionnellement conçus sur la base d’une même prestation pour tous, doivent faire face à une inadaptation de leurs équipements et de leurs prestations au regard de la diversification des besoins sociaux. » (p. 82)
Bien que les villages soient ébranlés par cette dévitalisation, l’épisode pandémique a engendré une vague de néo-ruraux souhaitant télétravailler dans un cadre de vie de bonne qualité environnementale(4), renouant avec un modèle de cités-jardins(5).

Pour éviter à Saint-Siméon un tel scénario pour 2042, notre projet s’inscrit dans une démarche flexible, durable et innovante(6).
(4) Guimond, L., & Simard, M. (2008). Nouvelles populations dans le Québec rural: le cas de la municipalité régionale de comté (MRC) d’Arthabaska.
(5) Howard, E. (1946 [1902]). Garden cities of tomorrow. London, Éditions Faber.
« (...) troisième solution, dans laquelle tous les avantages de la vie de ville la plus active et toute la beauté et les délices de la campagne peuvent être combinés d’une manière parfaite. »
(6) Choay, F. (1965). L'Urbanisme, utopies et réalités: une anthologie. Éditions du Seuil.
« (…) ; une architecture nouvelle, mettant en oeuvre les nouvelles techniques de construction et la nouvelle vision de l’espace » (p. 233)
La structure s’adapte aux besoins par une densification verticale modulaire, sans contribuer à l’étalement urbain. Elle préserve -ou augmente ici par le dépavage du parvis de l’Église de Saint-Siméon, les surfaces plantées et perméables(7).
(7) Le Corbusier. (1925). Urbanisme. Paris, Éditions Crès & cie.
« La ville nouvelle doit augmenter sa densité tout en augmentant considérablement les surfaces plantées. » (p. 158-166)
L’espace au sol reste ouvert et à usage public(8), sans construction qui « ronge les trottoirs »(9). Les autres étages peuvent être à usage public, semi-public ou privé, selon les besoins de la population et du milieu. Les citoyens peuvent communiquer leurs attentes en termes de services, commerces et équipements grâce à des interfaces numériques et intuitives à disposition sur l’espace public. Ils peuvent également approuver ou non l’installation d’entreprises dans les nouveaux locaux grâce à ce module de participation citoyenne
L’architecture, à la fois originale et simple, est pensée à échelle humaine et inclusive. Les constructeurs, matériaux et entreprises installés dans les locaux sont canadiens, soutenant l’identité et l’économie locale. Des règlements locaux encouragent les jeunes entreprises à se lancer en procurant des baux flexibles, pouvant comprendre un logement provisoire au besoin. ​​​​​​​
(8) Choay, F. (sic.) ; Sitte, C. (1902). L’Art de bâtir les villes, notes et réflexions d’un architecte. Genève, Éditions Eggimann.
« notre temps peut encore créer des œuvres de beauté et de bonté. (p.260) “Les places étaient alors une nécessité de premier ordre, car elles furent le théâtre des principales scènes de la vie publique, qui se passent aujourd’hui dans des salles fermées. C’est à ciel ouvert (…) que le conseil des villes grecques se réunissait. » (p. 261)
(9) Le Corbusier (1923). Vers une architecture. Paris, Crès & Cie.
« Les cafés, les lieux de repos, etc., n’étaient plus cette moisissure qui ronge les trottoirs » (p. 45)

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